Je suis rentrée chez moi si bouleversée, traumatisée, marquée à jamais par les visages sur les photos de ces personnes arrivées injustement ici et en bonne santé, puis si décharnées par les privations et les conditions d’hygiène inhumaines… à la fin… tragique…
J’étais collégienne, nous étions en voyage de classe : le camp de concentration nazi, Natzweiler-Struthof, à la frontière allemande. Le seul du territoire français, la honte sur notre sol !
L’entrée du camp, les chambres à gaz, le crématoire, la fosse aux cendres.. Je n’ai rien oublié de ces lieux sordides de l’enfer sur terre.
Hitler et ses monstres nazis avaient décidé d’exterminer le peuple juif. La solution finale. L’extermination de femmes, d’enfants, de bébés, de personnes âgées, d’hommes… leur crime ? leur judéité ! Tués parce juifs …
Découvrir à l’adolescence ce que des hommes sont capables de faire de plus terrifiant, est un choc qui a nourri mon engagement. Je lutterai de toutes mes forces contre l’antisémitisme, contre la barbarie, contre toute atteinte aux minorités et à la dignité humaine.
Notre devoir est de ne jamais oublier, mais notre devoir est aussi celui de la mémoire, celui de la transmission à toutes les générations futures, pour que jamais ne se reproduise l’innommable…
Hier au Parlement Européen, j’ai participé à la cérémonie d’hommage aux 6 millions de personnes victimes de l’Holocauste en présence du Président d’Israël Isaac Herzog. Nous avons inauguré un mémorial en souvenir des Juifs assassinés par la barbarie nazie. "Le réfugié", de Félix Nussbaum, mort à 39 ans à Auschwitz, demeurera de façon permanente devant l'hémicycle du Parlement pour transmettre la mémoire du plus grand crime de notre histoire et nous inviter à poursuivre le projet européen afin que de telles atrocités ne se reproduisent jamais.
Le Conseil de l'Europe est à l'origine de la mise en place d'une Journée du souvenir de l'Holocauste et de prévention des crimes contre l'humanité. Cette initiative a été prise par les ministres de l'Education des Etats membres en octobre 2002.
Aujourd’hui comme demain, n’oublions jamais !
